Soutenance de thèse de Albin Guillaud le 05/06/20

Albin Guillaud de l'équipe TIMC ThEMAS soutiendra sa thèse le vendredi 5 juin 2020 à 9h :
 

« Décrire et expliquer le recours aux thérapeutes alternatifs en France. »
 

- Lieu : Salle Orchidée du CHUGA, Avenue Maquis du Grésivaudan, 38700 La Tronche -
- Diffusion : la soutenance sera retransmise en directe par visio depuis la page youtube.com/UC-W41iF_FgpYQf-ifB5wEhg/live


bullet Direction de thèse :

  • Benoit ALLENET, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Université Grenoble Alpes, Directeur
  • Nicolas PINSAULT, Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Co-directeur

bullet Jury :

  • Bruno FALISSARD, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Université Paris XI et unité Inserm 1178, Rapporteur
  • Edzard ERNST, Professeur Émérite, Université d'Exeter, Rapporteur
  • Mireille MOUSSEAU, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, Centre Hospitalo-Universitaire Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Olivier DESRICHARD, Professeur associé, Université de Genève, Examinateur
  • Jean-Philippe REGNAUX, Maître de conférences, École des hautes études en santé publique, Examinateur

 


bullet Résumé :
 

Consulter un thérapeute usant de pratiques sans fondement scientifique (thérapeute alternatif - TA) comporte des risques : retarder le diagnostic d'une maladie grave, se détourner d'une prise en charge efficace, s'exposer à des considérations erronées sur sa santé ou sa maladie, ou tout simplement payer et consacrer du temps pour un traitement au mieux sans effet mais inoffensif, au pire inefficace et dangereux. Ainsi, le recours aux TA interroge tant du point de vue de la santé publique que des raisons de ce comportement. Pourtant, en France, les données sur le sujet sont rares et insuffisamment détaillées pour évaluer l'enjeu de santé publique réel du phénomène. En outre, les processus causaux conduisant les patients à recourir aux TA sont mal connus, ce qui peut rendre difficile de communiquer sur le sujet pour les professionnels et institutions de santé. Dès lors, nos objectifs ont été de décrire et d'expliquer le recours aux TA dans la population générale française. Après avoir réalisé une revue systématique de littérature et développé et validé un questionnaire adapté à nos objectifs, nous avons conduit une étude transversale auprès d'un échantillon de convenance de 10 478 adultes résidant en France métropolitaine, ainsi qu'une analyse cas-témoins avec 2 056 répondants de cet échantillon. Dans cette dernière, nous avons testé si le fait d'être insatisfait de son médecin généraliste peut conduire à recourir à un TA non médecin. Enfin, nous avons proposé un modèle explicatif de ce recours, accompagné de prédictions testables.

52 % des répondants ont déclaré avoir eu recours, durant les 12 derniers mois, à un acupuncteur, chiropracteur, homéopathe, magnétiseur, ostéopathe ou rebouteux. 68 autres types de TA ont été consultés, élevant le taux de recours total à 54 %. Ces thérapeutes, principalement non professionnels de santé, ont été consultés majoritairement pour une lombalgie en complément d'une prise en charge médicale. Pour une lombalgie, nos résultats ont montré qu'être insatisfait de sa prise en charge médicale explique une part importante du recours complémentaire à un TA non médecin, sauf pour les ostéopathes non médecin. En revanche, consulter un TA isolément d'une prise en charge médicale est faiblement expliqué par une insatisfaction vis-à-vis de son médecin généraliste. Dans les deux cas, recours complémentaire ou isolé, d'autres facteurs explicatifs devraient être envisagés, tels que le fait que des médecins et autres professionnels de santé utilisent ou conseillent eux-mêmes des pratiques scientifiquement infondées.

 

bullet Mots clés :

médecines alternatives et complémentaires, questionnaire, étude observationnelle, prévalence, satisfaction patient, régression logistique