Décrire et expliquer le recours aux thérapeutes alternatifs en France - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Describing and Explaining the use of alternative practitioners in France

Décrire et expliquer le recours aux thérapeutes alternatifs en France

Résumé

Consulting a therapist using practices without scientific basis (complementary and alternative medicine (CAM) practitioner) involves risks: delaying the diagnosis of a serious disease, turning away from effective treatement, exposing oneself to false information about one's health or illness, or simply paying and spending time for treatment that is at best ineffective but harmless, at worst useless and dangerous. Thus, the use of CAM practitioners questions both from the point of view of public health and the reasons for this behaviour. Yet, in France, data on the subject are scarce and insufficiently detailed to assess the real public health challenge of the phenomenon. In addition, the mechanisms leading patients to use CAM practitioners are poorly understood, which can make it difficult to communicate on the subject for professionals and health institutions. Therefore, our objectives were to describe and explain the use of CAM practitioners in the general French population. After conducting a systematic literature review and developing and validating a questionnaire adapted to our objectives, we performed a cross-sectional survey with a convenience sample of 10,478 adults living in metropolitan France, as well as a case-control study involving 2,056 respondents from this sample. In the latter, we tested whether being dissatisfied with one’s physician can explain the use of a CAM practitioner without medical training. Finally, we proposed an explanatory model of this recourse, accompanied by testable predictions.52% of respondents reported use of an acupuncturist, chiropractor, homeopath, magnetizer, osteopath or bonesetter in the past 12 months. 68 other types of CAM practitioners were consulted, raising the total recourse rate to 54%. These practitioners, mainly unconventional health practitioners, were consulted mainly for low back pain in addition to medical care. For low back pain, our results showed that being dissatisfied with medical care explains a large part of the complementary use of a CAM practitioner without medical training, except for non-physician osteopaths. Conversely, consulting a CAM practitioner in isolation from any medical care is poorly explained by dissatisfaction with one's general practitioner. In both cases, complementary or isolated recourse, other explanatory factors should be considered, such as the fact that physicians and other conventional health practitioners use or advise themselves scientifically unfounded practices.
Consulter un thérapeute usant de pratiques sans fondement scientifique (thérapeute alternatif - TA) comporte des risques : retarder le diagnostic d'une maladie grave, se détourner d'une prise en charge efficace, s'exposer à des considérations erronées sur sa santé ou sa maladie, ou tout simplement payer et consacrer du temps pour un traitement au mieux sans effet mais inoffensif, au pire inefficace et dangereux. Ainsi, le recours aux TA interroge tant du point de vue de la santé publique que des raisons de ce comportement. Pourtant, en France, les données sur le sujet sont rares et insuffisamment détaillées pour évaluer l'enjeu de santé publique réel du phénomène. En outre, les processus causaux conduisant les patients à recourir aux TA sont mal connus, ce qui peut rendre difficile de communiquer sur le sujet pour les professionnels et institutions de santé. Dès lors, nos objectifs ont été de décrire et d'expliquer le recours aux TA dans la population générale française. Après avoir réalisé une revue systématique de littérature et développé et validé un questionnaire adapté à nos objectifs, nous avons conduit une étude transversale auprès d'un échantillon de convenance de 10 478 adultes résidant en France métropolitaine, ainsi qu'une analyse cas-témoins avec 2 056 répondants de cet échantillon. Dans cette dernière, nous avons testé si le fait d'être insatisfait de son médecin généraliste peut conduire à recourir à un TA non médecin. Enfin, nous avons proposé un modèle explicatif de ce recours, accompagné de prédictions testables.52 % des répondants ont déclaré avoir eu recours, durant les 12 derniers mois, à un acupuncteur, chiropracteur, homéopathe, magnétiseur, ostéopathe ou rebouteux. 68 autres types de TA ont été consultés, élevant le taux de recours total à 54 %. Ces thérapeutes, principalement non professionnels de santé, ont été consultés majoritairement pour une lombalgie en complément d'une prise en charge médicale. Pour une lombalgie, nos résultats ont montré qu'être insatisfait de sa prise en charge médicale explique une part importante du recours complémentaire à un TA non médecin, sauf pour les ostéopathes non médecin. En revanche, consulter un TA isolément d'une prise en charge médicale est faiblement expliqué par une insatisfaction vis-à-vis de son médecin généraliste. Dans les deux cas, recours complémentaire ou isolé, d'autres facteurs explicatifs devraient être envisagés, tels que le fait que des médecins et autres professionnels de santé utilisent ou conseillent eux-mêmes des pratiques scientifiquement infondées.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-02909400 , version 1 (30-07-2020)
tel-02909400 , version 2 (24-03-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02909400 , version 2

Citer

Albin Guillaud. Décrire et expliquer le recours aux thérapeutes alternatifs en France. Médecine humaine et pathologie. Université Grenoble Alpes [2020-..], 2020. Français. ⟨NNT : 2020GRALS020⟩. ⟨tel-02909400v2⟩
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